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Bear And Ours, les couches-vêtements
31 octobre 2008

Lavables VS jetables

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A raison de six changes par jour, de la naissance à deux ans et demi, la consommation des couches jetables atteint au bout du compte grosso modo 5 500 couches, c'est-à-dire que ce tout petit bébé de quelques kilos à peine génère environ ( à 150 grammes en moyenne la couche sale ) 913 kilos de couches jetables sur cette période menant à l'âge moyen de la continence, soit 1 kg de couches sales par jour. Voilà pour l'aspect purement environnemental, sans même évoquer le nombre d'arbres nécessaires à la fabrication de la cellulose et aux procédés chimiques mis en oeuvre.

 

 

Que penser du polyacrylate de sodium ?

 

 

 

Quant à l'impact sanitaire des jetables, il est l'un des points difficiles à prouver de cette question lancinante : quels sont les effets sur la santé de l'enfant ? Malgré une recherche approfondie sur la toxicité en particulier du produit absorbant employé dans les couches jetables, à savoir le polyacrylate de sodium réticulé, il apparaît que toutes les études menées à ce jour montrent l'innocuité de ce produit chimique sur la peau des bébés. Encore convient-il de préciser que ces études émanent des fabricants eux-mêmes.

Le polyacrylate de sodium réticulé est une substance chimique qui a la propriété phénoménale d'absorber jusqu'à 800 fois son volume d'eau. Au contact de l'eau, ce composé se transforme en gel absorbant. Une prouesse. Mais est-elle anodine en terme d'exposition des bébés ? Certes, la littérature rapporte l'interdiction de ce produit dans les tampons périodiques en 1985 parce qu'il est impliqué dans le syndrome du choc toxique. Ce gel si absorbant qu'il ne laisse aucune chance aux muqueuses vaginales en contact avec le produit d'être convenablement humidifiées. D'où un assèchement total des muqueuses, générant le développement de bactéries et microbes qui seraient responsable de ce syndrome ayant conduit à l'interdiction de ce produit pour cet usage. En tout état de cause on ne trouvera, dans les fiches de toxicologie des substances chimiques, aucune donnée concernant les effets à long terme de ce composé. Tout au plus des informations sur les effets aigus ( c'est-à-dire dans les conditions d'une exposition à fortes doses et sur une courte durée ). Ainsi, la fiche de la school AR chemistry note qu'il "peut causer des irritations à la peau, aux yeux et à l'appareil respiratoire".

Autrement dit, ne déchirez jamais la couche pour en extraire la matière...

La preuve, une équipe de scientifiques ( Anderson et Anderson, 1999 )s'est intéressée à la respiration des rats soumis à des flux d'air provenant des couches jetables neuves. Ils ont constaté que l'inhalation de l'air en contact avec les couches provoque effectivement des réactions de type asthmatique. Et pour couronner le tout, le Laboratoire Anderson a aussi publié dans Archives environmental  Health, une étude montrant, qu'en effet, les couches jetables contiennent des composés organiques volatiles (COV) incluant toluène, éthylbenzène, xylène et dipentène. Voilà pour la littérature scientifique.

 

 

Dioxines, TBT et compagnie

 

 

 

En 1989, l'association allemande de consommateurs Öko Test a retrouvé des dioxines et des furanes, composés hautement toxiques (perturbateurs endocriniens et aux effets cancérigènes) dans la cellulose de l'enveloppe des couches jetables. Quoi d'étonnant à cela, puisque les noyaux des couches jetables classiques sont fabriquées à partir de pâtes à bois (qui servent à la fabrication de la cellulose) qui sont blanchie grâce au chlore.

Or, comme avec tout traitement par le chlore-qu'il s'agisse de textile, de coton ou de papier-il y a production de dioxines et de furanes qui peuvent dés lors se retrouver dans les produits ainsi traités.

Certes il ne s'agit pas là d'absorption par ingestion de ce polluant toxique, ce qui serait l'exposition la plus directe et la plus dangereuse, mais au bout du compte est-il soutenable d'entretenir ainsi la production (bien que non-intentionnelle) de ces toxiques en utilisant des biens de consommation émetteurs de telles substances lors du processus de fabrication ?

D'autant que dioxines et furanes, une fois libérée dans l'air, persistent pour des décennies dans notre environnement, dans les sols comme dans les eaux, et finissent par contaminer en boucle la chaîne alimentaire au bout de laquelle se trouvent les humains qui consommeront veaux, vaches, cochons et dioxines à volonté ! C'est l'effet boomerang.

De plus, en 2000, Greenpeace passe au crible des couches jetables et retrouve du trybutil étain-ou TBT- et du monobutyl étain-ou MBT- ( avec 8,6 micro grammes par kilo dans les couches Pamp***), perturbateurs endocriniens qui ont causé, soit dit en passant la disparition de plusieurs espèces de mollusques marins, puisque les coques des bateaux ont durant de longues années été enduites de cette substance pour ses effets antifongiques. Les grandes firmes ont alors réagi en faisant savoir qu'elles respectaient les normes, avec une présence faible de ces composants. L'entreprise Pamp***, contactée à cde multiples reprises n'a pas daigné à ce jour répondre à la demande d'informations sur la composition actuelle de ses couches.

Secret commercial oblige ou crainte justifiée à l'égard de la réaction des consommateurs ? Nous n'en saurons donc pas davantage mais peut-être est-ce suffisant ?

Par ailleurs, les mélanges de matières synthétiques vont bon train pour ce qui est de la composition connue des couches jetables : polyéthylène, polypropylène, polyester et caoutchouc de synthèse constituent les enveloppes extérieures de la couche au centre de laquelle se retrouve donc le gel super absorbant et son noyau de cellulose. Si ces matériaux synthétiques ne présentent pas de toxicité, une chose est pourtant avérée : ce n'est pourtant pas un gage de sécurité sanitaire. Et pour cause, ces matières convergent toujours vers une seule obsession : Garder "bébé au sec". Ce qui signifie outre l'absorption des urines par le gel, une parfaite étanchéité extérieure assurant qu'il n'y ait pas l'ombre d'une fuite. Ce qui veut dire aussi que l'air ne peut pas circuler et que la peau ne peut donc pas respirer. Les irritations et autres érythèmes ne proviennent donc pas forcément de l'acidité des selles ou des urines ( bien que cela demeure très probable) mais peuvent être dus à cette étanchéité totale, préjudiciable à la respiration de la peau. D'autant que les vapeurs d'ammoniaque de l'urine ne s'évaporent pas, facteur aggravant..

 

 

Chaud les testicules

 

 

 

Mais surtout, "garder bébé au sec", comme le vantent les publicités diverses et variées faisant l'apologie de cette prouesse technique intégrant force matières étanches, comporte un inconvénient majeur celui-là : cette course contre les fuites conduit à une élévation de la température des testicules et du scrotum chez les petits garçons.  Les doublures synthétiques bloquent le mécanisme physiologique de refroidissement des testicules. Or, il s'avère que ces parties génitales redoutent les hausses de températures (les testicules doivent toujours être plus fraîches que le reste du corps), c'est vital pour la spermatogenèse à venir.

Aussi, l'auteur de l'étude (Partsch) recommande en cas de fièvre, de remplacer les couches jetables par des couches en coton. Car dans ce cas la température des bourses reste en moyenne inférieure d'un degré par rapport à celle retrouvée dans les couches jetables. Ce qui n'est pas rien. L'idéal est de toute façon d'enlever la couche.

 

 

Enfin, il existe des couches jetables dites écologiques, non blanchies, voire utilisant même du coton biologique, mais elles aussi utilisent du polyacrylate de sodium et sont totalement étanches. Sans être la panacée, elles peuvent néanmoins constituer une alternative, compte tenu de la qualité des matériaux(pas de risque de trouver des résidus de dioxines et autres agents toxiques mais en oeuvre par les procédés de transformation).

 

 

Source : Guide Les couches lavables et autres alternatives aux couches jetables, ( collectif) Editions Grandir Autrement

 

Centre national d'information indépendante sur les déchets.

 

Partsch C.J et al, 2001, "Scrotal temperature is increased in disposal plastic lined nappies", Archives of disease in Chilhood

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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